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Une seconde chance pour une seconde langue avec l’ANL

Comme beaucoup de jeunes français, vous avez étudié l’anglais pendant des années au collège et au lycée, puis pendant vos études. Mais après toutes ces années – parfois plus de 10 ans – passées à écouter vos professeurs, à répéter « Ben is in the garden », à essayer de mémoriser des listes interminables de verbes irréguliers, êtes-vous capables de communiquer – même simplement – avec des anglophones ? Pas forcément. Cet article vous présente en quoi l’Approche Neurolinguistique, issue des neurosciences, favorise l’acquisition d’une langue étrangère.

© MimiPrints

Zoom sur l’ANL

L’Approche Neurolinguistique est une méthode pédagogique innovante utilisée dans l’enseignement de langues étrangères. Elle a été conçue au Canada par Claude Germain (Département de didactique des langues, Université du Québec à Montréal) et Joan Netten (Université Mémorial de Terre-Neuve). Elle privilégie l’habileté à communiquer, à la fois à l’oral et à l’écrit, et repose notamment sur les recherches de Michel Paradis de l’Institut des sciences cognitives de l’Université du Québec à Montréal, entre 1994 et 2009.

Ce qui caractérise l’ANL est le besoin de développer de manière indépendante auprès des apprenants les deux composantes de toute communication effective. D’abord, la grammaire interne : une compétence implicite, une habileté à utiliser spontanément, à l’oral, une langue étrangère. Elle est constituée d’un réseau de connexions neuronales formées dans le cerveau grâce à l’utilisation fréquente des mêmes parcours. Ce ne sont donc pas des règles, mais des régularités de structures langagières, qui sont mémorisées à force d’être répétées. Exactement comme lorsque vous avez appris le français – votre langue maternelle. Avant de pouvoir dire « Je veux un gâteau », il vous a fallu entendre plusieurs fois la question « Tu veux un gâteau ? », puis dire « gâteau » avant de pouvoir exprimer la structure langagière complète. 

Ensuite vient la grammaire externe : un savoir explicite, conscient, sur la façon dont fonctionne une langue. Elle est apprise grâce à des explications, alors que la grammaire interne est acquise de façon non consciente, par l’utilisation de la langue dans des situations de communication authentiques. 

C’est pourquoi les programmes d’enseignement d’une langue étrangère – fondés sur la plupart des méthodes courantes – ne peuvent pas conduire à l’acquisition de la communication spontanée chez la plupart des élèves. 

 

Les 5 principes fondamentaux de l’ANL

Sans rentrer trop dans les détails, voici les 5 principes fondamentaux de l’ANL : il y a d’abord l’acquisition de la grammaire interne. Pour ça, l’enseignant ou le formateur utilise un nombre limité de structures de la langue et les réutilise avec suffisamment de fréquence pour assurer le développement de connexions neuronales dans le cerveau l’élève. Les phrases sont combinées, et la langue orale est apprise en contexte réel de conversation. 

Il y a ensuite ce qu’on appelle la littératie. Priorité est donnée à l’oral, avant la lecture et l’écriture. Les textes utilisés en lecture comme les sujets des compositions écrites portent sur le même thème et consistent à utiliser les mêmes structures d’abord développées à l’oral.  La lecture et l’écriture sont enseignées directement dans la langue cible, sans recourir à la traduction. Les stratégies utilisées sont semblables à celles qui sont utilisées dans l’enseignement de la langue maternelle. 

Autre principe fondamental : la pédagogie du projet. Afin de faire acquérir une grammaire interne, l’attention doit être portée sur le message plutôt que sur la langue, puisque la grammaire interne ne peut être acquise que de manière non consciente, c’est-à-dire, sans porter consciemment attention aux formes de la langue. Pour faciliter la création de tâches intéressantes et cognitivement exigeantes pour les élèves, le contenu pédagogique va de quelques mini-projets à un projet final. Les activités proposées requièrent la participation active des élèves, ce qui fait appel à d’autres mécanismes cérébraux nécessaires pour un apprentissage réussi de la langue. Cela permet également d’utiliser et de réutiliser les structures langagières, et d’apprendre en augmentant peu à peu le niveau de difficulté. 

Autre pilier de l’ANL – le plus important selon moi : l’utilisation de situations de communication authentiques. La capacité à communiquer avec spontanéité ne se développe qu’en recourant à des communications authentiques. En effet, avec des exercices ou avec la mémorisation de dialogues, le langage est emmagasiné dans la mémoire externe, et n’est pas suffisamment contextualisé pour être récupéré par le cerveau dans des situations de communication réelle. Dans le cadre de l’ANL, toute communication est authentique : l’enseignant ne pose pas des questions qui ne sont pas réalistes et les réponses des élèves sont toujours personnelles, et uniquement dans la langue cible. 

Dernier principe fondamental : l’interaction, élément essentiel dans le développement de la grammaire interne et de la capacité à communiquer avec spontanéité. Les interactions entre les élèves et l’enseignant sont authentiques en ce sens que les élèves expriment leurs propres pensées. 

Autres stratégies spécifiques d’enseignement 

Avec l’ANL, les élèves doivent répondre en utilisant des phrases complètes lorsqu’ils apprennent les nouvelles structures langagières, afin de faciliter la construction de leur grammaire interne et de recourir à la langue avec aisance. Pour la grammaire interne, la précision est assurée par la correction systématique par l’enseignant ou le formateur des erreurs à l’oral, et la réutilisation par l’élève des structures corrigées. C’est la correction des erreurs à l’oral qui remplace, en quelque sorte, l’enseignement des règles de grammaire pour le développement de la grammaire interne. 

La stimulation de l’écoute doit être constante. Elle remplace les exercices habituels de compréhension orale : il s’agit de « forcer les apprenants à constamment écouter ce que l’enseignant et les autres apprenants disent ». 

© Pixabay

L’ANL dans le monde

On trouve plusieurs applications de l’ANL dans le monde, notamment le programme de Français Intensif au Canada, et un programme d’apprentissage du français dans une université et dans un lycée en Chine, où il suscite beaucoup d’intérêt. Cette approche se développe aussi au Japon, à Taïwan, en Iran, au Brésil, au Mexique, en Colombie, en Belgique, et…. en France, à Angers !!

Sources : fr.wikipedia.org/wiki/Approche_neurolinguistique / Germain, C. L’approche neurolinguistique (ANL) – Foire aux questions, Longueuil : Myosotis Press, 2017. / Lyster, R. « Recasts, repetition and ambiguity in L2 classroom discourse », Studies in Second Language Acquisition, no 20, 1998.

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Votre formation en anglais financée par votre CPF (Compte Personnel de Formation)

CPF Compte Personnel de Formation

Vous ne savez pas comment financer votre formation en anglais ?

Bonne nouvelle : vous disposez peut-être sans le savoir du montant nécessaire sur votre CPF
(Compte Personnel de Formation) !!

Le CPF : Comment ça marche ?

Ce CPF est crédité de 500 euros par an (800 euros pour les salariés non qualifiés), avec une limite à
5000 euros (8000 euros pour les salariés non qualifiés). Vous avez donc peut-être 3000 euros ou + de
disponibles pour vous former ! En moyenne, chaque salarié français disposait fin 2019 de 2000 euros
sur son CPF, si l’on compte le report d’heures du droit individuel à la formation (DIF, système
précédent le CPF – voir plus loin dans l’article).

Pour utiliser ce montant, salariés et demandeurs d’emploi peuvent depuis novembre 2019 utiliser
l’application « Mon compte formation » ou le portail web www.moncompteformation.gouv.fr.
Sur l’application mobile comme sur le site internet, vous pouvez simplement créer votre compte avec
votre numéro de sécurité sociale, et le système vous indique automatiquement vos droits à la
formation, avec un montant en euros. Vous pouvez vous inscrire à la formation qui vous intéresse,
sans demander l’autorisation de votre employeur si elle a lieu en dehors de vos heures de travail.

Si vous souhaitez réaliser la formation en anglais sur vos heures de travail, un accord préalable de l’entreprise
est nécessaire. Vous devez en faire la demande à votre employeur au moins 60 jours avant le début
de la formation. Il dispose alors de 30 jours pour vous répondre, et s’il ne répond pas, cela vaut
acceptation de sa part, et vous pourrez donc vous former sur votre temps de travail. Pour convaincre
votre employeur, vous pouvez mettre en avant le fait que les compétences que vous aurez acquises
pendant la formation vous seront utiles dans votre poste ou pour évoluer dans l’entreprise.
Si le prix de la formation dépasse le montant disponible sur votre CPF, vous pouvez payer une partie
de la formation avec votre CPF et compléter par vos propres moyens.

Je vous propose de regarder ce tuto simple et rapide pour utiliser cette application et ce portail web.

Le but du gouvernement avec cet outil: que les Français se forment davantage grâce au CPF, alors
que seulement 32% des actifs suivent une formation une fois par an.
A noter : le versement CPF de 2020 est intervenu en avril pour 2019. Le prochain versement aura lieu
en 2021 pour 2020.

Photo by mentatdgt from Pexels

Les formations en anglais parmi les plus demandées

Le Top 5 des formations demandées dans le cadre du CPF: le permis de conduire, le bilan de
compétences, la création et reprise d’entreprise, les tests en anglais TOEIC (voir la page certification Toeic) ou en informatique TOSA.
Ces cinq domaines les plus courants regroupent des formations dont les durées sont les plus courtes (entre 20 et 60 heures) et les coûts moyens inférieurs à 2 400 €.

Une certification professionnelle en langue comme le TOEIC est un véritable atout pour exercer
n’importe quelle profession dans un contexte international. Elle sert à attester de ses compétences
auprès d’un employeur, et peut également faire partie des exigences et pré-requis dans le cadre d’un
parcours de formation, par exemple, pour intégrer une école de commerce. Elle valorise votre CV,
renforce votre profil, et vous donne de nouveaux arguments pour évoluer dans votre fonction
actuelle, changer de poste, faciliter votre mobilité à l’international, ou encore trouver plus facilement
un emploi si vous êtes en recherche.

France 2 a consacré un reportage au CPF en février dernier, en l’illustrant avec des formations en
anglais en entreprise.

Un trésor caché : le DIF

Le CPF intègre également les droits individuels à la formation (DIF), l’ancien dispositif de financement
de la formation professionnelle supprimé en 2015. Les heures capitalisées jusqu’en 2014 par les
salariés peuvent être mobilisées jusqu’au 30 juin 2021. Fin 2019, seulement 16 % des salariés
avaient déclaré leurs heures de DIF correspondant en moyenne à 84 heures, soit 1 260 €. Un stock
très important d’heures est donc invisible dans les CPF, et pourtant toujours mobilisable.
Attention : si vous n’avez pas mis à jour votre compteur de DIF sur votre compte CPF au 30 juin
2021, ces heures – ou plus exactement leur valeur – seront perdues !!
Si vous n’avez jamais utilisé votre DIF, vous avez 120 heures acquises entre 2005 et 2014, valorisées à
15 euros, soit 1800 euros. Ce serait dommage de ne pas en profiter, n’est-ce pas ?

Il n’est pas trop tard, et vous pouvez facilement récupérer ce petit trésor caché. Pour cela, il vous
faut aller sur l’Appli ou sur le site www.moncompteformation.gouv.fr et créer votre compte avec
votre N° de sécurité sociale et un mot de passe. Les sommes CPF acquises depuis 2015 y seront déjà
renseignées. Cliquez sur le bouton « Heures de DIF », et rentrez les heures. Là, vous pensez peut-être
« Mais où je trouve ces heures ? ». Recherchez dans vos papiers, vous devriez y trouver une
attestation fournie par le service RH de l’entreprise dans laquelle vous étiez au 31 décembre 2014,
sur laquelle figure ce nombre d’heures. Sinon, regardez sur votre fiche de paie de cette date. C’est le moment où jamais d’aller regarder quel trésor vous possédez sans le savoir !

Photo by Andrew Neel from  Pexels

Les travailleurs indépendants également concernés

Lors de son lancement fin 2019, l’Application CPF était accessible aux salariés et aux demandeurs
d’emploi, et depuis avril, elle l’est aussi aux travailleurs indépendants. Vos droits seront alimentés
cette année au titre de vos activités 2018 et 2019 : 500 € par an en cas d’activité à temps complet, et
en cas d’activité partielle, ils seront calculés au prorata du temps d’exercice.
Ce dispositif est amené à évoluer, et à devenir un financement encore plus incontournable dans la
formation pour adultes.
La Caisse des Dépôts a réalisé une vidéo plutôt claire pour le présenter, à voir ici .

Sources : lefigaro.fr, la-croix.com, netpme.fr, moncompteformation.gouv.fr